
©David Herbreteau
Ces fours à chaux ou chaufours ont été construits par la Société des houillères et verrerie de Vendée qui était aussi propriétaire des mines de Faymoreau. La date exacte de création de ces édifices atypiques demeure encore incertaine.
Seul un document d’archives de la Préfecture de la Vendée daté de 1859 permet d’en estimer sa construction vers 1860.
Les fours de Payré ont été bâtis pour transformer du calcaire en chaux. Celui-ci provenait d’un banc calcaire de qualité situé à proximité. Ils ont fonctionné jusqu’aux environs de 1914-1915.
Cet ensemble de deux fours à chaux est l’un des plus curieux du patrimoine chaufournier vendéen.
De nombreux fours à chaux ont été installés au sud de la Vendée entre 1840 et 1870. À cette époque les terres du bocage avaient besoin d’amendement pour améliorer leur qualité agricole. L’une des substances les plus connues est la chaux, utilisée pour réduire l’acidité des sols et les rendre plus fertiles.
Les fours à chaux de Payré-sur-Vendée présentent deux niveaux de construction. Le premier abrite une cuve de base entourée d’une maçonnerie trapézoïdale. Elle est surmontée d’une seconde cuve plus petite, inscrite dans une tour supérieure de forme octogonale. La maçonnerie qui entoure les cuves est constituée de pierres réfractaires.
Il n’est pas certain que les tours supérieures soient contemporaines à la conception du massif inférieur. À hauteur de la terrasse de celui-ci, les deux cuves sont séparées par un croisillon en maçonnerie qui permettait la calcination sur deux niveaux.
Une rampe côté route permettait de charger en pierres et combustible la cuve inférieure tandis que le réservoir supérieur était alimenté par le sommet de la tour.
À droite des deux fours, deux pans de murs et une cheminée en brique sont les seuls vestiges visibles du local technique qui abritait une machine à vapeur. Celle-ci actionnait un treuil pour tracter les wagonnets transportant les roches depuis la carrière située en arrière.
La chaux vive est une matière sèche et poudreuse de couleur blanche obtenue par la cuisson du calcaire c’est-à-dire la calcination de pierres à chaux.
Elle est utilisée en agriculture pour amender les sols. Sa substance calcaire permet de diminuer l’acidité du sol et ramener son pH à une valeur voisine de 7. En effet, un sol neutre favorise un meilleur rendement des cultures.
Pour produire de la chaux, l’opération consiste à calciner de la pierre calcaire en la brûlant à une température très intense variant de 600 à 1000 degrés.
Le minéral mettait entre trois et quatre jours pour être transformé en chaux vive.
Le charbon extrait à proximité sur le site minier de Faymoreau ou celui d’Epagne servait de combustible.
Les fours à chaux de Foussais-Payré se trouvent à deux kilomètres au sud du bourg de Foussais à Payré-sur-Vendée. En arrivant par le nord depuis Foussais, empruntez la première voie à gauche : « rue des fours à chaux ». Le site (privé) se trouve à l’intersection des deux rues. Il est facilement repérable par ses tours de forme octogonale.
Dans la plupart des régions de France au sous-sol calcaire, on peut trouver des vestiges de fours à chaux. Si vous aimez le patrimoine chaufournier, vous pourrez rencontrer d’autres types de fours à chaux en Vendée comme les fours à chaux de Chantonnay.